Cest immédiatement au nord de limmense cirque rocheux
de Deir el-Bahari que la reine Hatchepsout, sous la XVIIIème
dynastie (vers ~ 1478-~ 1458), bâtit un magnifique temple de « millions
dannées » (temple où sont célébrés conjointement le culte royal et le
culte divin) qui sintègre de façon parfaite au cadre naturel des hautes
falaises du vaste amphithéâtre rocheux. Par sa conception et sa réalisation,
cest un des édifices les plus remarquables de larchitecture égyptienne.
Le sanctuaire, qui est rupestre, est précédé de trois terrasses en gradins,
bordées de portiques et reliées par des rampes. Les portiques sont décorés
de reliefs ; la série la plus célèbre, celle de la deuxième terrasse,
relate un des événements majeurs du règne dHatchepsout, lexpédition maritime
au pays de Pount, quelque part, sans doute, vers lactuelle côte des Somalis
; le village sur pilotis au bord de la lagune, le cortège de ladipeuse
reine locale, le débarquement des bateaux égyptiens, léchange des objets
de la vallée du Nil contre les produits exotiques locaux sont autant de
scènes dun pittoresque coloré. Le temple dHatchepsout fait actuellement
lobjet de travaux de restauration menée par le Centre polonais darchéologie
méditerranéenne du Caire. Ceux-ci ont permis de mettre au jour les vestiges
très ruinés du temple de Thoutmosis III, rival de la reine. Dans le secteur
de Deir el-Bahari se trouve la tombe de Senenmout, architecte et conseiller
dHatchepsout, ainsi que le grand puits découvert en 1881, qui servit de
cachette aux momies royales ; les sépultures des souverains ayant été
violées durant la fin de la XXème dynastie, leurs dépouilles
et ce qui subsistait de matériel funéraire furent regroupés et cachés
dans cet hypogée au cours de la XXIème dynastie (~ 1000 env.).
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