Situé à une quarantaine de kilomètres au nord d’Assouan,
au cœur d’un important bassin agricole, le temple de Kôm-Ombo a remplacé,
à l’époque ptolémaïque, un ancien sanctuaire de dimensions moindres (blocs
d’un Sésostris, d’Aménophis I, d’Hatchepsout, de Thoutmosis III et de
Ramsès II).
Il se dresse au sommet d’une colline, le long du fleuve qui, par érosion,
a fait disparaître plusieurs installations annexes. De façon fort originale,
le temple de Kôm-Ombo est un temple double, dédié à deux triades distinctes
; l’une est dirigée par le dieu-faucon Haroëris (Horus l’Ancien), l’autre
par le dieu-crocodile Sobek ; le jeu complexe des portes permettait de
les isoler ou de les associer selon les nécessités du culte. À l’arrière
du pylône, dont il ne reste que quelques assises, une vaste cour donnait
accès à deux salles hypostyles : le pronaos et la salle d’apparition ;
puis trois autres salles conduisent vers le double sanctuaire. Outre les
cartouches des souverains lagides, on note ceux d’empereurs romains, dont
Macrin et Diaduménien (217). Une scène gravée sur le mur d’enceinte est
unique : entre le roi agenouillé et le dieu est figurée une sorte d’armoire
contenant des instruments de chirurgie. À l’avant du temple se trouvait
un mammisi (temple de la Naissance), œuvre de Ptolémée Évergète II, qui
a été en grande partie emporté par le Nil. La chapelle d’Hathor est mieux
conservée ; selon une inscription en grec, elle fut décorée sous l’empereur
Domitien par dame Petronia et ses enfants, en l’honneur d’Aphrodite ;
on y trouve aujourd’hui entreposées des momies de crocodiles provenant
de la sépulture de ces animaux sacrés située à un kilomètre au sud du
temple.
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