Lundi 19 février - La vie au Caire - CAIRO
Aujourd'hui,
je vous écris de la gare Ramsès.
Ce matin nous nous sommes levés assez tard.
Sous notre balcon, quelques vélos se faufilaient entre les voitures, une planche pleine de pains ronds sur la tête. Le petit déjeuner fut peu chaleureux. Nous partîmes en flânant vers la gare pour acheter tout nos tickets de train pour le séjour (Les trains sont souvent complets si l'on ne si prend pas assez tôt).
En passant par une ruelle
du souk très colorée, Charles et John achètent des bananes :
premier test de marchandage. Après une longue marche dans le Caire en
ébullition, nous nous arrêtons dans un petit resto pour manger
un pitch avec une petite « crotte » allongée :
le pseudo kofta : première arnaque de la journée. Cela faisait
longtemps !
En route pour le musée sous haute surveillance militaire, finie la vie typique du Caire. De retour en Europe ou au Japon, avec des filles : lunettes de soleil, décolletés et pantalon moulant amenées par des super bus climatisés ; la caste supérieure ! !
Dans le musée gigantesque, est rassemblé un bazar organisé de pierre au rez-de-chaussée et d'objets au premier étage. Le clou du musée, le trésor de Toutankhamon, avec la superbe salle accueillant le sarcophage et le masque en or. En dehors des monuments et des musées, nous rencontrons très peu de touristes. C'est à se demander ce que les touristes voient de l'Égypte à part des pierres !
Lassés par le musée, nous sortons pour aller attendre le bus à la station de Tahrir à l'aspect délabrée.
Enfin le bus, ? enfin c'est ce que nous avons cru, nous voilà partis heureux sur la banquette du fond, comme des cancres, se suspendant par la porte, qui ne ferme pas, comme les vrais cairotes ; inch' allah.
Le bus de ville, très populaire, a un inconvénient, une grande gueule se moquait de nous en arabe chaque fois qu'une nouvelle personne montait. Heureusement une jeune fille voilée nous indiqua où descendre : premier acte de soutien désintéressé, merci à elle.
Nous apercevons le sommet des pyramides au dessus des immeubles, impressionnant. A peine descendus du bus à Gizeh, nouvelle rencontre, nouvelle embrouille. On ne pu s'empêcher de discuter avec un bédouin (officiellement), un rabatteur (officieusement). Il nous affirma qu'à 5 h les pyramides était fermées et nous conseilla de le suivre en taxi, ce que nous fîmes, à contre coeur pour ma part, mais on est un groupe et je suis toujours trop méfiant ! On traversa en taxi des quartiers de terre aux ruelles étroites, des quartiers loin du tourisme. Où allons-nous ? Se perdre une fois de plus. On aboutit dans un quartier de Gizeh proche des pyramides chez un gros chamelier à discuter dans la casbah, sans thé. Erreur, un arabe qui fait du commerce et n'offre pas le thé chez lui, c'est mauvais et il ne faut pas lui faire confiance.
Nous voici partis dans le désert de Gizeh, à dos de dromadaire, à la tombée de la nuit. Avant de s'éloigner de la ville un jeune vient parler à notre guide qui semble donner son accord. Le sourire au lèvre, le jeune décapsule une bouteille de Coca et me tend la main pour me la serrer. Lorsque je tendis la mienne, il me mit la bouteille de Coca dans mes mains. Je l'acceptai pensant que c'était offert par les chameliers. Puis Charles prit un Sprite après avoir bien demandé « free, free ? ? ». Il nous suivit en nous pressant de bien vouloir finir la bouteille rapidement, puis
« pay now, ten pound ».
On a pas d'argent, il est resté dans la casbah (tout ça baragouiné en anglais) ; et notre ami John qui n'a pas comprit la manoeuvre : « c'est combien ?» et il négocia deux pounds, sur notre compte personnel : ce fut la plus comique des arnaques.
Mais sans regret, on fit une belle randonnée au soleil couchant contemplant tout le Caire et la nécropole de Gizeha.
N'est ce pas Bebel ! Bebel c'est mon dromadaire, une crème de dromadaire. Il adore se faire prendre en photo
De retour Abdal, le rabatteur, nous attendait, il voulait nous amener voir sa famille à Aboussir. On réussit à le baratiner pour s'échapper vers la gare Ramses. Il nous donna son adresse, mais il ne risquait pas de nous revoir !
Dans le quartier de la gare, on est descendu dans un resto manger notre premier Kouchari : un mélange de nouilles, riz, lentilles, viande et oignons grillés.
A la gare, on fit la connaissance d'un policier égyptien plein d'humour et de deux anglais baroudeurs qui arrivaient du Liban et de Jordanie.
Je vous laisse il est minuit, le train s'en va, les premières classes sont confortables, Bonne nuit.
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