ECONOMIE DE L'EGYPTE

 

Les problèmes économiques et sociaux de l'Égypte

L'Égypte est en proie à bien des maux : la surpopulation (I million de bouches à nourrir de plus tous les 8 mois), des inégalités sociales, l'analphabétisme, une hausse des prix des biens courants, une insuffisance des équipements collectifs, un étouffement sous la bureaucratie. En 1977, la subvention de l'État dépassait le quart du PNB, entraînant un déficit dramatique du secteur public, un endettement à l'extérieur et un déséquilibre de la balance commerciale. En 1979, à la suite de la signature du traité de paix avec Israël, l'Égypte est boycottée par les pays arabes et ne reçoit plus leur appui financier. Elle fait donc appel au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale.

La démographie

L'Égypte fait partie des vingt pays les plus peuplés du monde :

Taux de natalité en 1986 : 39 %o (moyenne mondiale 17,2%0).

Temps de doublement : 23 ans. Taux de mortalité : 8,7 %0.

En 1990, l'Égypte compte 13 millions de travailleurs et plus de 2 millions de chômeurs.

Le Caire en 1990

17 millions d'habitants ; le quartier de Giza est à présent une ville qui aura sous peu sa propre gestion et son autonomie. Deux quartiers d'affaires et chics se développent à l'ouest : Mohandeseen et Agouza.

Le grand Caire compte 7 villes nouvelles construites en plein désert, dont :

Ces villes champignons du désert finiront-elles par endiguer la marée humaine qui déferle sur la capitale. 2 000 personnes déracinées y arrive chaque jour et n'en repartent pas ! En l'an 2000, Le Caire sera la seconde mégapole du monde après Mexico avec 20 millions d'âmes.

Le plan quinquennal 1987-1992

La situation économique en 1989-1990

Le crédit international est épuisé ; au printemps, le président Moubarak a risqué une rupture des approvisionnements alimentaires pour l'automne. Le Caire a dû payer en devises une livraison de 200 000 tonnes de blé.

Exercice 1988-1989 :

Recettes : 17 272 milliards de L.E. dont

Dépenses : 24192 milliards de L.E. :

PNB : 36 028 milliards USD (710 USD/habitant) ; dépense militaire (133 USD/habitant).

Dette publique extérieure : créance en 1987 : 34515 milliards USD ; en 1989 : 45 et en 1990 : 50 milliards USD.

Déficit budgétaire : 6 à 11 milliards de L.E.

L'agriculture

A la première place dans l'économie égyptienne et fondement de la nation, l'agriculture occupe 51 % de la population active. Mais comme nous l'avons déjà vu, 3,6 % seulement du territoire est cultivable : la vallée du Nil et le Delta. Chaque fellah possède en moyenne un demi hectare (la moyenne de la propriété paysanne est de 7,7 ha en France). Et, bien que l'Égyptien soit un excellent cultivateur, la production n'arrive pas à assurer l'alimentation du pays. Le déficit se creuse. Il faut gagner sur le désert et maîtriser le Nil. Durant ces vingt dernières années, de grandes mesures ont été prises : la construction du haut barrage, les réformes agraires et la création de nouvelles provinces.

A la veille de la révolution, 35 % des terres cultivables étaient aux mains de la famille royale et des grandes familles. La réforme agraire de 1952 réquisitionna et redistribua en partie ces terres. Mais cette « révolution » ne peut changer, ni ne change les structures et les rapports sociaux. Les grands propriétaires récupéreront partiellement leurs terres. Il y a donc maintenant trois classes : une paysannerie riche, une classe de petits propriétaires (moins de cinq feddans) et les masses rurales.

Les principales cultures sont : Le coton : en 1986, c'était la 7" production mondiale avec un demi million de tonnes et la I re pour la qualité de ses fibres ; elle couvre 700 000 ha, en grande partie dans le Delta, et représente 48 % des exportations du pays. En 1989, son exportation a chuté (54 % chaque année depuis 3 ans) à 62707 tonnes. Le gouvernement a augmenté de 40 % le prix d'achat à la production et s'est engagé à libéraliser peu à peu le marché cotonnier dont il avait le monopole depuis 1963.

L'industrie

Comme le boom du coton qui engendra l'essor commercial de l'Égypte au siècle dernier, la construction du haut barrage donne l'énergie nécessaire à la création d'une industrie. Croissance en 1986-1987 : + 19% dans le secteur alimentaire, la filature, le tissage, le prêt-à-porter.

Le secteur minier et industriel occupe 16% de la population active. L'Égypte renferme dans son sous-sol des gisements de phosphate, de minerai de fer, de manganèse, de zinc et de plomb. L'Égypte exploite également les sels de potasse, le sel gemme et le sel marin.

L'industrie est tournée vers la substitution aux importations.

Le Pétrole

Elf Aquitaine a découvert un important gisement de gaz naturel près d'Aboukir, dont les réserves sont estimées à 100 milliards de m3.

Les recettes du pétrole ont chuté en 1985 et 1986. L'Égypte a dû réduire sa production qui est tombée ainsi à 40 millions de tonnes. Inquiétude du président H. Moubarak affirmant que « chaque fois que le pétrole baisse d'un dollar, l'Égypte perd 70 millions » (Le Monde). Cette chute du dollar entraîne également la baisse de revenu du canal. Victimes également, les expatriés égyptiens qui ont dû réduire leurs versements vers l'Égypte.

Le tourisme

Depuis cinq ans, l'Égypte connaît un boom sans précédent. Elle est passée de 1 500 000 visiteurs en 1985 à 2500000 en 1989, soit 66% d'augmentation. Recette dégagée en 1989 : 2,5 milliards de dollars, deuxième source de revenus après le rapatriement des devises des Égyptiens vivant à l'étranger.

A prévoir : une forte augmentation du prix des entrées des sites archéologiques en vue de dégager un budget pour la conservation du patrimoine.

L'objectif du ministère du Tourisme est d'accueillir 4 millions de touristes en 1994. Pour ce faire, une nouvelle loi encourageant les secteurs privés dans le domaine du tourisme.

Le secteur public

L'État jouant depuis 1952 un rôle de plus en plus prépondérant dans la gestion du pays, une prolifération d'organismes d'État ont créé un secteur tout à fait nouveau, encore peu efficace. Ces organismes ne jouissent d'aucune liberté, souffrent d'une structure rigide et étouffante, entraînant une asphyxie administrative.

Le Canal de Suez

L'analyse économique n'en faisait pas état en 1990.

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