Les premières
impressions étant souvent les meilleures, notre séjour à
Assouan sera sans doute inoubliable. Ce matin le train est rentré en
gare. Il est 7 h 30. A Assouan, le souk nous accueille. Les gens sont moins
agressifs qu'à Louxor. Après un quart-d'heure de marche, on trouve
notre hôtel : sûrement le meilleur du séjour. Le réceptionniste
nous indique qu'un bus partira pour Abou Simbel : 60 pounds par personne.
Demain levée à 3 h du mat. Guidé par le Lonely Planet,
on mange dans un restaurant bien dissimulé dans le souk. Nous passons
notre premier après-midi à ne pas savoir quoi faire. Finalement
nous partons pour les îles du Nil.
Un bac nous emmène sur la première île. Nous rencontrons une petite fille souriante au gilet coloré qui nous guidera au coeur de son petit village nubien aux ruelles de terre étroites.
Nous quittons le village et coupons entre les palmeraies et les jardins ombragés.
Nous sortons de cette jungle pour découvrir, émerveillés, l'autre rivage : un superbe désert aux portes du Nil. Au pied de la petite falaise de granite, résonnent les cris des enfants jouant dans de petites embarcations de fortune.
Un homme est assis devant ses plantations, à l'ombre avec ses enfants. John lui demande d'ou vient l'eau pour leurs cultures. L'homme se lève calmement et nous amène à la pompe du village au bord du Nil. Puis il nous invite à prendre le thé et fumer la chicha avec un jeune du village. Le temps n'existe plus.
Il nous invite chez lui. Nous passons par l'école primaire du village, très moderne, malgré les bâtiments traditionnels. Sa femme est institutrice. Il nous fait visiter sa maison et nous restons quelques temps avec lui pour discuter. Ses enfants nous emmènerons dans l'après-midi pour aller sur l'île de Kitchener, le petit garçon qui nous a amené pleura lorsqu'on partît, cette poignante sensibilité était touchante, on le vit du Nil, s'éloigner avec son grand frère qui l'entraînait par la main.
On accéda sur l'île de Kitchener, avec l'aide d'un batelier, celui-ci nous attend pour le retour. Cette île paradisiaque est un immense parc botanique. Très touristique, cette île contraste avec la précédente où nous n'avons pas vu un seul touriste. Nous sortons des sentiers battus pour aller sur les terres en friche sur la pointe de l'île : une sorte de savane. De retour sur l'île Eléphantine, nous essayons de rejoindre des ruines sur la pointe sud. Après une bonne marche dans une sorte de jungle on rejoint un autre village ou logent des archéologues allemands. Autour des ruines du temple, des tessons de poterie de tous âges jonchent le sol. Le soleil est rouge à l'horizon. Nous nous, asseyons chacun sur un rocher de granite pour contempler la fin du jour. Mohamed, un capitaine de felouque me rejoint et on discute face au Old Cataract Hotel rougeoyant. La nuit est tombée, il nous guidera au ferry qui nous ramènera à l'hôtel. Ce fut la journée la plus inoubliable du séjour.
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